Discussion entre un Barang et une vendeuse dans une échoppe locale au pied du Phnom Bok, à une trentaine de kilomètre au nord de Siem Reap :
– Le Barang (B) : Pourquoi tu me vends ta bouteille d’eau deux fois le prix qu’elle coûte ailleurs ? – La vendeuse : (V) Parce qu’ici c’est loin.
– (B) : Loin de quoi ? – (V) : Loin de tout !
– (B) : Ce n’est pas vrai. Je viens d’encore plus loin d’ici, loin de tout même d’ici, et la bouteille d’eau est moins chère – (V) : Oui mais tu es étranger.
– (B) : Et alors ? – (V) : Alors les étrangers sont riches !
– (B) : Combien vends tu ta bouteille à un pauvre Khmer en Lexus 570 ? – (V) : Le prix normal. Il est moins riche que toi car il est Khmer !
Un Cambodgien qui assiste à la discussion intervient et résume la situation en riant:
– Ce n’est pas vrai. Elle sait très bien qu’un Khmer dans une grosse voiture est riche. Mais lui il est Cambodgien, on ne peut pas l’arnaquer. Alors qu’un étranger, on peut l’arnaquer car il est étranger.
Cette remarque déclenchera l’hilarité générale. Même du Barang. Car c’est ce qu’on fait ici, lorsqu’on est mis dans une situation embarrassante.
Ainsi donc, le racisme serait-il quelque chose de tout à fait naturel ?
La préférence nationale, érigée en loi universelle un peu partout en Asie, doit elle choquer et peut-on s’y habituer un jour ?
A l’approche du bac de philo et la veille des élections législatives en France, ce seront les questions du jour…
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