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Cambodge, pays de mystères


Le Cambodge est chargé en mystères. Certes, ce ne sont pas des grands mystères comme celui d’Osiris ou de l’île de Pâques, mais de tout petits que les Barangs rencontrent régulièrement dans leur vie de tous les jours. La plupart ne cherchent même pas à les percer et ils les casent alors dans la section « chocs culturels » de leur cerveau. Mais d’autres tentent, souvent à l’heure de l’apéritif entre amis, de trouver des réponses. Or, il faut avouer que d’une manière générale, ces questions restent des énigmes malgré les nombreuses pistes envisagées.

Un exemple parmi tant d’autres : le Cambodgien connaît le secret qui consiste à faire tenir à l’arrière de sa moto un lit en bois entier de deux mètres de long sur un mètre soixante de large ; bien ficelé et parfaitement en équilibre. Le conducteur est même capable d’effectuer plusieurs dizaines de kilomètres avec cette charge sur son engin, même par temps de pluie et en portant sur sa selle ses trois enfants et son épouse. Le lit peut être remplacé par un grand nombre d’objets tout aussi encombrants comme les armoires normandes ou encore les cochons bien roses tranquillement couchés sur le dos dans leur panier en rotin.

Le Barang ne parviendra jamais à installer un lit en équilibre à l’arrière de sa Honda 250 cc, si jamais cela lui venait un jour à l’esprit d’essayer. Pas plus qu’il ne tenterait d’y rajouter sa famille dans le cas, peu probable, où il aurait trouvé le secret permettant une telle prouesse. Ce même Barang, désireux de faire comme tout le monde, arrivera encore moins à attraper de si gros cochons. Si tant est qu’il y parvienne avec l’aide de complices, comment les fera-t-il entrer dans un panier aussi étroit, qui plus est sur le dos et les quatre pattes en l’air ? Comment de telles prouesses sont-elles possibles ?

Une jeune fille cambodgienne qui fait ses courses au supermarché en pantoufles Mickey et vêtue d’un superbe pyjama rose sur lequel sont imprimés de petits nounours est quelque chose de tout à fait courant. Par contre, un Barang qui voudrait en faire de même et qui se pointerait au Lucky market en pyjama rayé, bien à l’aise dans une paire de Charentaises Burbery, serait immédiatement reconduit à la frontière.

Autre énigme tout aussi incroyable, et très métaphysique celle-là, concerne un aspect de la circulation routière. D’une manière générale, et population comparée, les Cambodgiens ont moins d’accidents que les expatriés. C’est un fait. Il n’est pas un mois sans que la communauté expatriée soit au courant de l’accident de l’un des leurs, souvent un nouveau venu qui a voulu enfourcher sans permis un bolide, une moto de course pneus lisses, totalement inadaptée aux routes du pays. Et qui a forcément terminé sa folle course dans une charrette à bœufs ou dans les montants d’un lit qui voyageait tranquillement à l’arrière d’une mobylette.

Une autre chose que ne sait pas faire le Barang à moto, c’est de traverser une avenue dans le sens de la largeur sans même un regard à droite ou à gauche, sans un coup de frein, sans une hésitation. Avec pour seule assurance la confiance en soi en en les autres ! Le Barang, lui, ne croit pas au cycle des réincarnations. C’est bien son tort. Lorsqu’il traverse une avenue, il ne peut s’empêcher de jeter des coups d’œil dans tous les sens, de freiner, de se déporter et de pester contre ces quidams qui ne respectent pas la priorité à droite ni les feux rouges. Autant de gesticulations l’amènent rapidement à causer un accident…

Enfin, encore un mystère et non des moindres : Pourquoi les jeunes filles cambodgiennes qui roulent à moto tiennent-elles leur guidon paume des mains vers le haut, c’est à dire à l’envers ? Outre que la position n’est pas naturelle et qu’elle est fatigante, elle ne permet pas de tourner ni d’accélérer très facilement. Mais nombreuses sont les conductrices à se comporter de la sorte.

Certains ont mis des années avant de découvrir la réponse, mais au moins, il existe une explication à ce mystère. Cette méthode permet d’éviter que le soleil ne fasse brunir le dessus des mains et leurs avant-bras lors du trajet. Il fallait y penser. Celles qui n’ont pas le chic d’enfiler ces longs gants montant jusque sous les aisselles afin de se protéger, tiennent leur guidon par en dessous, paumes vers le haut, pour bronzer sous et non pas sur les bras. Dangereux, certes, mais tellement ingénieux !

Frédéric Amat

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