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fredericamat

3615 Ula en version cambodgienne, ou le sexe sur Internet





Ceux qui ont connu le Minitel rose comprendront. Pour les autres, il y a Wikipédia... Face à la fermeture des frontières les prostitués se sont majoritairement tournées vers le Net. Et les offres de sexe tarifé affluent sur les réseaux sociaux au Cambodge. On trouve de tout. Des jeunes hommes pour des femmes mûres, des hommes pour les hommes, des transsexuels pour tous, etc. Et bien entendu le classique, la jeune lycéenne en quête d'un "sugar daddy".


Un récent article du Khmer times(1) faisait état de cette situation. Si elle n'est pas nouvelle, la gestion de la crise sanitaire entraînant la fermeture des frontières et donc l'arrêt net du tourisme y compris le célèbre "tourisme sexuel", a poussé davantage de jeunes et moins jeunes à se prostituer sur Internet via les réseaux Instagram, Facebook, Badoo, Line, etc.

Certes, les phénomène n'est pas nouveau et n'a pas attendu la pandémie pour se blottir sur la Toile. Mais jusqu'à présent le secteur était réservé à certaines catégories, surtout des lycéennes ou étudiantes en quête d'argent pour se payer des marques de luxes.

A plus de mille dollars, le dernier téléphone de la marque à la pomme n’est pas à la portée de toutes les bourses. Ainsi, certaines lycéennes peu scrupuleuses ont trouvé un moyen pour gagner facilement de l’argent : la prostitution après l’école. Ce phénomène pas si nouveau ne touche évidemment pas que le Cambodge.

Déjà en 2010, l’hebdomadaire français Courrier International, reprenait un article publié dans Cambodge Soir Hebdo intitulé : « Cambodge : se prostituer pour consommer plus » et évoquait le cas de cette jeune fille de seulement 17 ans qui vendait ses charmes occasionnellement. « Oui, je connais d’autres lycéennes qui ont recours à la prostitution », expliquait elle alors dans les colonnes du journal. « Elles le font car l’argent qu’elles obtiennent de leurs parents n’est pas suffisant pour mener la grande vie ».

Il y a 8 ans le prix des passes variait entre 150 et 200 dollars. Ces dernières années, avec l’apparition d’applications de messageries sur les téléphones portables, les rencontres se sont simplifiées. Wechat est une application qui affiche le profil des personnes connectées dans un périmètre défini. Elle connaît un formidable succès en Thaïlande, au Vietnam et au Cambodge pour ce genre de rencontres tarifées. Mais elle n'est pas la seule... Les jeunes filles créent des profils avec de fausses photos d’elles ou plus simplement en masquant leur visage pour ne pas être reconnues et affichent clairement leurs intentions et parfois leurs tarifs.



Mais plusieurs nouveautés sont directement liées à la crise du Covid. Ainsi désormais, ce que l'on appelle communément les "filles de bars", sont arrivées sur le marché du Net. Et elles ont fait sacrément chuter les tarifs au grand dam de celles qui occupaient la place avant elles. La concurrence élevée et le faible nombre de consommateurs ont ainsi poussé les prostitués à baisser le prix des passes allant de 150 USD à parfois moins de 20 USD. Mais l'autre nouveauté c'est l'apparition de jeunes hommes vendant leurs charmes à des "sugar granny". Et elles seraient nombreuses, ces femmes célibataires ou délaissées par leur époux, dans la quarantaine ou cinquantaine, à se "payer" du bon temps avec de jeunes Cambodgiens au corps d'éphèbe. Là, au contraire les prix explosent et le nombre de garçons prêts à combler les désirs de ces dames ne cesse de croître. Le journal Khmer Times cite l'un d'entre eux : "Samei (un nom d'emprunt) vise à capter l’attention d’éventuelles clientes en écrivant sur son profil : "« Sexe pour femmes mûres ». Les personnes à proximité peuvent facilement le voir car son profil sur Facebook est public". Les rendez-vous sont pris par Messenger ou autre et les amants se retrouvent dans ces nombreux hôtels de passes où les clients arrivent directement à la porte de leur chambre en voiture, avant qu'un rideau ne tombe pour dissimuler le véhicule. Les "dames" sont donc assurées d'un anonymat car même le réceptionniste ne les voit pas. Le masque est de surcroît bien pratique...

Le Khmer Times parle également d'étrangères qui se prostitueraient de la sorte, principalement des jeunes africaines. Mais il se dit, même si cela n'est pas confirmé que des Européennes de l'Est se trouveraient également sur la Toile. Le principe est le même, seuls les tarifs changent...

Enfin, ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas passer à l'acte, mais qui cherchent tout de même à s'encaillaner, peuvent toujours contacter des jeunes filles sur l'application Instagram, spécialisées non pas dans la location de leur sexe, mais dans la vente de photos d'elles dans le plus simple appareil. Les photos sont à télécharger sur une autre application, BentBox. Et les tarifs pour quelques images de nu-mérique sont parfois bien plus élevés qu'une heure de sexe véritable. Il en faut pour tous les goûts !

Bref, loin d'être freiné par l'arrêt brutal du tourisme, la prostitution a trouvé un nouveau moyen d'exister. Et il est fort à parier que, les touristes de retour, ce type de rencontres ne cessera pas. Au contraire, il risque de s'implanter durablement et de croître. Rien ne se perd, rien ne crée. Tout se transforme, disait l'autre.

Le plus vieux métier du monde n'allait tout de même pas se faire terrasser par un vilain petit virus pulmonaire alors que le Sida, lui, n'avait pas réussi...


(1) https://www.khmertimeskh.com/50784294/sex-workers-go-online-amid-pandemic/

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