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fredericamat

Le Cambodge, des Khmers rouges à nos jours (2)

Parie 2 : “L’agression vietnamienne condamnée par de nombreux pays”

Avec la chute du Kampuchéa démocratique, la République populaire de Chine perd un régime allié sans s’être montrée capable de le protéger, et perd également 10 000 « conseillers » chinois faits prisonniers. Environ 1 000 autres se sont enfuis en Thaïlande devant l’attaque vietnamienne. La Chine proteste contre la « guerre d’agression » menée par les « autorités réactionnaires » du Viêt Nam ; le 17 février, environ 120 000 hommes de l’Armée populaire de libération chinoise envahissent par surprise le Tonkin pour mener une « expédition punitive » contre le Viêt Nam, déclenchant la guerre sino- vietnamienne ; le conflit est bref et l’armée chinoise se retire le 16 mars, les deux camps ayant subi des pertes équivalentes. Aujourd’hui on appelle cela des frappes chirurgicales… Si la Chine se contente de cette opération militaire ponctuelle, elle opte par contre pour une aide de longue haleine aux Khmers rouges, qui ne désarment pas après avoir été chassés du pouvoir. Au niveau international, l’entrée au Cambodge des troupes vietnamiennes est condamnée par la majorité des pays. Ainsi, au lieu de considérer cet évènement comme la fin d’un régime génocidaire, la communauté internationale estime que le Vietnam est une force d’occupation illégale.

Sous la pression notamment de la Chine et des États-Unis qui souhaitent empêcher le Viêt Nam et surtout son allié, l’URSS, de se poser en puissance dominante en Asie du Sud-Est, l’ONU ne reconnaît pas la nouveau gouvernement de Phnom Penh mis en place par le Vietnam le 10 janvier 1979. A la suite d’un vote en novembre de la même année, les Nations unies considèrent même le Kampuchéa démocratique, le parti de Pol Pot, dont le représentant continue de siéger à l’Assemblée générale, comme seul gouvernement légitime du Cambodge. La communauté internationale décide que le régime des Khmers rouges est un régime “fréquentable” qui aurait du rester en place. La réalité géo-politique a ses raisons que les peuples ignorent… Les Khmers rouges se sont réfugiés sur toute la zone frontalière avec la Thaïlande, lieux difficiles d’accès et escarpés, qui s’étendent du nord au sud avec parfois, comme à Along Veng, à deux heures de route de Siem Reap, là où est enterré Pol Pot, des falaises à pic, imprenables. Le Viêt Nam obtient pour sa part une aide accrue de l’URSS. Le conflit au Cambodge devient désormais un conflit géographiquement circonscrit, dont la situation dépend de l’évolution des rapports entre la Chine, l’URSS et les États-Unis.

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